Assise sur son nouveau lit, Iseult regardait par la fenêtre, le regard dans le vide. Le ciel avait beau être ensoleillé, toutes ses idées étaient noires et lugubres. Cela faisait maintenant sept mois que madame Laurens était morte. Alors qu'elle rentrait de l'école maternelle où elle enseignait, un chauffard ivre avait tout simplement griller un feu rouge, rentrant à toute vitesse dans la voiture de la mère à Iseult. Le chauffard n'avait pas prit la peine de descendre du véhicule ou même d'appeler les pompiers. Il avait fait demi-tour, laissant madame Laurens ici, à moitié morte dans une voiture qui ne ressemblait maintenant plus qu'à un bout de ferraille déformé. « Pourquoi est-ce que cette voiture est passé au feu rouge, bon sang ? Ce conducteur n'a-t-il pas vu qu'il y avait une autre voiture juste en face ? Il aurait pu penser qu'une femme de 43 ans en vélo était mère de famille, qu'elle avait une fille qui avait besoin d'elle, un mari qui l'aimait et une belle maison à entretenir. Il aurait pu s'arrêter, freiner avant que les deux voitures ne rentrent en collision. Je n'arrive pas à croire que des cons pareils existent. » Malgré les sept mois passés, Iseult avait toujours du mal à vivre sans sa mère. C'est pour cela qu'avec son père, ils ont emménager ici, à Higgins Gap, aux USA. Laisser tomber les vieux démons, disait sans cesse monsieur Djukic. Mais pour sa fille, ce n'était pas si facile, elle se sentait vide et dévaster. Plus rien ne l'intéresser. Plus de sortie, plus de rire, plus de joie de vivre. Plus rien. Qu'elle surprise ce fût alors quand, trois mois après avoir rencontré une certaine madame Cobain, son père lui avait annoncé que sa fille et elle allait vivre avec eux. Ce n'était pas le mariage, certes, mais Iseult ne vit pas cette nouvelle famille d'un bon oeil. Elle avait tellement peur que cette femme prenne la place de sa mère dans le coeur de son père. Puis, après quelques semaines, cette peur passa, et elle se retrouva à vivre dans la petite ville de Higgins Gap avec son père, sa belle-mère et sa nouvelle demie-soeur, Constance.

Après quelques semaines à vivre dans la même maison que les Cobain, Iseult commença à apprécier la compagnie de Constance. Iseult avait toujours rêvé d'avoir une soeur qui avait plus ou moins son âge et elle pensait avoir trouvé la personne idéale en Constance. Les deux filles s'attendaient plutôt bien jusqu'à ce que, un beau jour, Constance envoya légèrement balader Iseult. Elle ne réagit, mit ça sur le compte des hormones ou quelque chose comme ça. Mais plus le temps passa, plus elle se rendit compte que Constance s'éloignait, ce qu'elle ne comprenait pas. Très sensible, elle décida de faire comme si de rien n'était, essayant tant bien que mal de rester la demi-soeur parfaite.

Et Iseult le rencontra, lui. Celui dont elle avait vraiment besoin. Celui qui lui redonna vraiment le sourire. Il s'appelait Blaise et était, comme elle un passionné de photographie. Ils n'arrêtaient pas de discuter, de tout et de rien, ce qui faisait juste un bien fou à Iseult. Et un beau jour, elle se rendit compte que ses sentiments qu'elle éprouvait et qu'elle n'avait pas éprouvé depuis longtemps, était un peu plus que de l'amitié. Mais, définitivement timide, elle décida de ne rien dire à personne. Et ce jusqu'à ce qu'il fasse le premier pas. Ce qu'il fit, un après-midi, au parc. Blaise embrassa Iseult. Malheureusement pour elle, c'était juste après que Iseult ai apprit qu'une certaine Belinda était la petite-amie de celui avec qui elle avait décidé de sortir. La jeune fille repoussa le garçon après quelques secondes contre ses lèvres avant de lui expliquer ses intentions. « C'est hors de question. Je t'adore, et plus s'il le faut, mais je ne veux pas être la pouffiasse qui va briser ton couple. » Et elle quitta le parc, désemparé d'apprendre que le seul qui était pour elle seule était en fait déjà pris.